Prélude d’un voyage
Le retour au vieux pays
Dix-sept ans
Le temps de l’absence et d’une demi-vie
Le temps pour Papa de dessiner le visage des siens
Peut-être vieillis, peut-être ridés
Ou peut-être embellis
Car la peau noire sourit au soleil.
Dix-sept ans
Le temps d’une évasion
De la conquête d’un eldorado colonisé
Le rêve de fils d’indépendantistes
Bercés aux écrits de Sartre, Diop et Fanon.
Dix-sept ans
Le balbutiement d’un expatrié
La brisure d’un cordon originel
Lien maternel et charnel
Souvenir d’un beau pays.
Dix-sept ans
La rencontre d’une diaspora estudiantine
Aux révoltes et espoirs candides
Désormais salariée
Parfois résignée, ou plus simplement habituée.
Dix-sept ans
L’intégration de jeunes africains à une masse blanc cassé
Eméchée par la pollution
La robe d’Eiffel
Et les nuages des transits d’Ivry-sur-Seine.
Dix-sept ans
Le songe d’images idéales
Faculté d’évasion d’immigrés
Qui construisent le beau en l’ailleurs, l’avant et la rumba piétinée.
Dix-sept ans.
Prélude d’un voyage en terre connue
Retour d’un adulte et de sa lignée
Découverte d’une famille à la vie changée
Et découverte, pour nous, d’un sang imaginé.
Première visite de Pointe-Noire, Congo Brazzaville, été 2004.